CBD en Italie : Quand la fleur de chanvre devient un délit
- CBD'Art
- il y a 4 jours
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Le gouvernement italien interdit les fleurs de chanvre, même légales : une onde de choc pour l’Europe
C’est une décision qui fait l’effet d’un séisme dans l’univers du chanvre : le gouvernement italien vient d’interdire les fleurs de CBD, même celles contenant moins de 0,3 % de THC, seuil légal dans l’Union européenne. En adoptant un décret-loi d’urgence, Rome met à genoux un secteur économique florissant de 2 milliards d’euros, tout en criminalisant une filière respectueuse du droit européen. Explications.

🏛️ Une interdiction express : quand l’idéologie dépasse la science
Le 8 avril 2025, sans passer par la case débat parlementaire, le gouvernement italien a invoqué ses pouvoirs d’urgence pour transformer un amendement controversé – l’article 18 du DDL Sicurezza – en décret-loi. Résultat : toutes les fleurs de chanvre, même issues de cultures légales et contenant un taux de THC inférieur à celui fixé par l’UE, sont désormais assimilées à des stupéfiants.
❌ Une réglementation floue, une économie sacrifiée
Le décret criminalise la culture, la vente, la transformation, l’exportation, voire la possession de fleurs de chanvre. Une décision dénoncée par des juristes comme inconstitutionnelle, scientifiquement infondée, et contraire aux traités européens. Pour Canapa Sativa Italia, l’association de défense du chanvre industriel :
« Le gouvernement ne régule pas : il anéantit un secteur économique, détruit des investissements et condamne plus de 30 000 emplois. »
🚜 Un secteur légal mais criminalisé
Depuis 2016, la loi 242/2016 encadre la production de chanvre industriel en Italie. Les entreprises cultivent, transforment et distribuent des produits à base de CBD, CBG, CBN et autres cannabinoïdes non psychotropes. Jusqu’à aujourd’hui, cela était non seulement légal, mais aussi encouragé pour ses bénéfices économiques, écologiques et sociaux.
Avec ce décret, des milliers d’entrepreneurs deviennent subitement hors-la-loi. Les fleurs de chanvre deviennent illégales, alors même que leur production est toujours autorisée. Un paradoxe kafkaïen : vous pouvez cultiver, mais pas transformer ni vendre.
👷 30 000 emplois menacés dans toute la filière
Derrière cette mesure brutale, c’est tout un écosystème vertueux qui vacille :
🌱 Producteurs agricoles
🧪 Transformateurs
🛍️ Commerçants de CBD
🧴 Secteurs du textile, cosmétique, alimentation, construction bio...
Selon une étude de MPG Consulting, le marché du cannabis light en Italie représente 2 milliards d’euros annuels et 22 000 à 30 000 emplois directs. Une dynamique aujourd’hui menacée par une politique jugée idéologique et punitive.
✊ Une résistance organisée, de Rome à Bruxelles
Face à cette décision radicale, la riposte ne s’est pas fait attendre. Plus de 200 associations, fédérations professionnelles, partis politiques et syndicats se sont mobilisés. À Rome, la Rete No DDL Sicurezza a rassemblé des milliers de manifestants. Leur mot d’ordre :
"Stop à la criminalisation d’un secteur légal et durable."
Du côté de l’Union européenne, les recours juridiques s’activent. Une pétition officielle a été déposée auprès du Parlement européen, soutenue par des eurodéputés comme Cristina Guarda. Bruxelles pourrait intervenir si la législation italienne est jugée incompatible avec la libre circulation des biens et le droit communautaire.
Le CBD, otage politique en Italie
Ce décret, qualifié de "réactionnaire et obscurantiste", marque un virage autoritaire du gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni. Les critiques dénoncent une instrumentalisation sécuritaire, sans fondement sanitaire ni justification scientifique. Même au sein de la majorité, certaines voix s’élèvent, à l’image de Flavio Tosi, eurodéputé Forza Italia, qui appelle à une intervention urgente de Bruxelles.
🚨 Que retenir pour l’avenir du CBD en Europe ?
L’affaire italienne pourrait créer un précédent dangereux pour tous les pays européens où le CBD est encore toléré. Elle souligne l’urgence d’une harmonisation claire des lois sur le chanvre au niveau européen, afin de protéger les filières durables et les libertés économiques.

✍️ Conclusion : l’avenir du chanvre ne peut pas être une affaire d’idéologie
En criminalisant la fleur de chanvre, l’Italie prend le contre-pied de l’évolution européenne. Une plante naturelle, non psychotrope, respectueuse de l’environnement, devient le bouc émissaire d’une dérive autoritaire.
Chez CBD’Art, nous restons solidaires de nos confrères italiens. Le chanvre mérite une réglementation juste, claire et fondée sur la science, pas sur la peur. 🌱
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